Exemple faute lourde d’un conducteur et conséquences sur l’assurance

Un accident de la route peut rapidement se transformer en un véritable cauchemar financier si l'infraction commise est qualifiée de faute lourde. Bien plus qu'une simple contravention ou un délit routier, la faute lourde en matière d'assurance automobile implique une négligence d'une gravité exceptionnelle, remettant en question, voire annulant, la couverture de votre contrat d'assurance auto. Les conséquences, souvent sous-estimées, peuvent être désastreuses, engageant votre responsabilité financière personnelle et mettant en péril votre capital.

Il est donc crucial de comprendre précisément ce qui constitue une faute lourde selon le Code des Assurances, afin de l'éviter et de connaître, en amont, les implications potentiellement ruineuses si elle est caractérisée.

Qu'est-ce qu'une faute lourde ? clarification conceptuelle

La faute lourde, dans le jargon de l'assurance automobile et selon l'interprétation des tribunaux, se distingue par son caractère exceptionnellement grave et son niveau de négligence. Elle ne se limite pas à une simple infraction au Code de la route, telle qu'un excès de vitesse modéré ou un feu rouge grillé par inadvertance. Elle implique une négligence grossière, inexcusable et consciente du risque encouru de la part du conducteur, approchant la limite de l'intentionnalité, sans pour autant la franchir. La distinction fondamentale réside dans le niveau de conscience du danger et le mépris délibéré des règles élémentaires de sécurité routière et des obligations imposées par le contrat d'assurance.

Différence avec d'autres types de fautes en assurance auto

Il est essentiel de bien différencier la faute lourde de la faute simple (ou "faute légère") et de la faute intentionnelle, car les conséquences sur la prise en charge des dommages par l'assurance auto sont radicalement différentes. La faute simple, comme un léger accrochage de stationnement sans dommage corporel, est une infraction mineure au Code de la route qui peut entraîner une responsabilité civile, mais elle est généralement couverte par l'assurance auto au titre de la garantie responsabilité civile. La faute intentionnelle, quant à elle, implique la volonté délibérée de causer un dommage (par exemple, provoquer volontairement un accident), et elle est systématiquement et totalement exclue de la couverture d'assurance. La faute lourde se situe sur une zone grise, entre les deux, caractérisée par une imprudence extrême, une négligence caractérisée et la conscience du risque encouru, sans que le conducteur n'ait pour autant l'intention de nuire directement.

  • Faute Simple (ou Légère) : Infraction mineure, non intentionnelle, généralement couverte par la garantie responsabilité civile de l'assurance auto.
  • Faute Lourde : Négligence grave, imprudence extrême, conscience du risque, pouvant entraîner la déchéance totale ou partielle de garantie.
  • Faute Intentionnelle : Volonté délibérée de causer un dommage, exclue de toute couverture d'assurance auto (article L113-1 du Code des Assurances).

Le caractère "inexcusable" de la faute lourde est un élément clé de sa définition juridique. Pour qualifier une faute de lourde, les tribunaux examinent attentivement les circonstances de l'accident et évaluent si le conducteur a commis une erreur qu'une personne normalement prudente et raisonnable, même peu expérimentée, n'aurait pas commise dans des circonstances similaires. Cette appréciation est donc très subjective et dépend fortement des faits spécifiques à chaque cas, de la jurisprudence locale, et de l'interprétation du contrat d'assurance auto par les juges. En cas de litige avec votre assureur, il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit des assurances.

Facteurs aggravants transformant une faute simple en faute lourde

Plusieurs facteurs peuvent transformer une faute simple, initialement couverte par l'assurance auto, en faute lourde, entraînant la déchéance de garantie et engageant la responsabilité financière personnelle du conducteur. L'état du conducteur au moment de l'accident est un élément déterminant. Par exemple, la conduite sous l'influence de l'alcool, avec un taux d'alcoolémie supérieur à 0,5 gramme par litre de sang (ou 0,2 gramme par litre pour les jeunes conducteurs), ou sous l'emprise de stupéfiants (cannabis, cocaïne, etc.), est systématiquement considérée comme une faute lourde par la majorité des assureurs. De même, la conduite sans permis de conduire valide (suite à une suspension ou une annulation), ou malgré une interdiction de conduire prononcée par un tribunal, aggrave considérablement la situation et conduit presque toujours à la déchéance de garantie.

  • Conduite sous l'influence de l'alcool (taux d'alcoolémie supérieur à 0,5 g/L pour les conducteurs confirmés et 0,2 g/L pour les jeunes conducteurs et les conducteurs de transport en commun).
  • Conduite sous l'emprise de stupéfiants (usage de cannabis, cocaïne, ecstasy, etc. détecté par un test salivaire ou sanguin).
  • Excès de vitesse très important (généralement plus de 50 km/h au-dessus de la limite autorisée, ou un dépassement de 40% de la vitesse maximale autorisée).
  • Conduite sans permis de conduire valide, suite à une suspension, une annulation, ou une invalidation du permis pour perte totale de points.
  • Non-respect délibéré et flagrant d'une signalisation claire et explicite indiquant un danger (par exemple, franchir une barrière de sécurité fermée à un passage à niveau).

Les circonstances de l'accident et l'environnement dans lequel il s'est produit jouent également un rôle crucial dans l'appréciation de la faute. Un excès de vitesse de 80 km/h dans une zone urbaine limitée à 30 km/h aux abords d'une école, combiné à une distraction caractérisée par l'utilisation d'un téléphone portable pour envoyer des SMS, constitue un faisceau d'éléments qui peuvent indubitablement caractériser une faute lourde. De même, la répétition des infractions au Code de la Route est un facteur aggravant significatif : un conducteur ayant déjà fait l'objet de plusieurs condamnations pour des infractions similaires (alcool au volant, excès de vitesse, etc.) a beaucoup plus de chances de voir sa faute qualifiée de lourde en cas de nouvel accident. Enfin, le non-respect des règles de priorité, notamment le refus de priorité à droite, peut aussi être considéré comme une faute lourde si elle est délibérée et qu'elle entraîne un accident grave.

Le rôle crucial de l'assureur dans la qualification de la faute

C'est généralement l'assureur, après avoir examiné attentivement les circonstances de l'accident, les rapports de police, les témoignages des victimes et des témoins, et les éventuelles expertises techniques, qui qualifie initialement une faute de "lourde" et décide de la mise en œuvre ou non de la déchéance de garantie. Cependant, cette qualification n'est absolument pas définitive et peut être contestée par le conducteur assuré devant les tribunaux compétents (tribunal de grande instance ou tribunal d'instance, selon le montant des dommages). L'assureur a la charge d'apporter la preuve de la gravité de la faute et de son lien de causalité direct avec l'accident. Concrètement, il doit démontrer que la faute du conducteur a été la cause déterminante de l'accident et des dommages qui en ont résulté. La décision finale revient donc aux juges, qui se basent sur les éléments de preuve présentés par les deux parties (assureur et assuré) et sur la jurisprudence existante en matière de faute lourde et d'assurance automobile.

Il est donc primordial de noter que la qualification de faute lourde n'est jamais automatique et systématique. Chaque cas est unique et doit être analysé individuellement, en tenant compte de l'ensemble des circonstances factuelles et juridiques. L'assureur a le devoir de motiver sa décision de déchéance de garantie de manière claire, précise et détaillée, en fournissant au conducteur les raisons objectives et incontestables pour lesquelles il considère que la faute est qualifiable de lourde. En cas de désaccord avec la décision de votre assureur, il est essentiel de lui adresser un courrier recommandé avec accusé de réception pour contester cette décision, et de consulter rapidement un avocat spécialisé en droit des assurances pour vous conseiller et vous assister dans vos démarches.

Exemple détaillé d'une faute lourde : scénario et analyse chiffrée

Pour illustrer concrètement ce qu'est une faute lourde et ses conséquences désastreuses sur l'assurance auto, prenons l'exemple de Monsieur D., un conducteur expérimenté âgé de 42 ans. Un samedi soir, Monsieur D. assiste à un concert avec des amis dans une ville voisine. Après le concert, et malgré le fait qu'il ait consommé plusieurs verres de vin rouge pendant la soirée, Monsieur D. insiste pour reprendre le volant de sa voiture, affirmant à ses amis qu'il "gère" et qu'il est parfaitement capable de conduire en toute sécurité. Ses amis, inquiets, lui proposent de le raccompagner chez lui ou d'appeler un taxi, mais Monsieur D. refuse catégoriquement, arguant qu'il habite à seulement quelques kilomètres et qu'il n'y a aucun risque. Il démarre son véhicule, règle le volume de l'autoradio à un niveau très élevé et quitte le parking à vive allure.

Alors qu'il circule sur une route de campagne sinueuse et mal éclairée, limitée à 80 km/h en raison de la présence de nombreux virages dangereux, Monsieur D. accélère pour "tester" les performances de sa nouvelle voiture de sport. Il atteint une vitesse de 135 km/h, comme le confirmera plus tard l'analyse des données enregistrées par le système de navigation GPS de son véhicule. Au même moment, un cycliste non équipé d'un éclairage réglementaire traverse imprudemment la route en dehors d'une zone éclairée. Monsieur D., dont les réflexes sont considérablement altérés par l'alcool et la vitesse excessive, ne voit pas le cycliste à temps et le percute violemment. Le cycliste, grièvement blessé, est transporté d'urgence à l'hôpital dans un état critique. Monsieur D. est également blessé dans l'accident, mais ses jours ne sont pas en danger.

L'enquête de gendarmerie révèle que Monsieur D. avait un taux d'alcoolémie de 0,9 gramme par litre de sang, soit près du double de la limite légale autorisée pour un conducteur expérimenté (0,5 g/L). De plus, l'analyse de son téléphone portable montre qu'il était en train d'envoyer un message vocal à un ami quelques secondes avant l'impact. Enfin, il s'avère que Monsieur D. avait déjà été condamné à deux reprises par le passé pour des excès de vitesse importants et pour avoir conduit avec un permis de conduire invalidé pour perte de points.

Analyse de la faute au regard du code des assurances et du code pénal

Dans cet exemple précis, plusieurs éléments concourent indubitablement à qualifier la faute de Monsieur D. de faute lourde, au sens du Code des Assurances et de la jurisprudence afférente. Tout d'abord, la conduite en état d'ébriété manifeste, avec un taux d'alcoolémie largement supérieur à la limite légale, constitue une violation flagrante et délibérée du Code de la Route. Ensuite, l'excès de vitesse de plus de 50 km/h au-dessus de la limite autorisée sur une route particulièrement dangereuse démontre un mépris total des règles élémentaires de sécurité et un comportement d'une imprudence extrême. La distraction caractérisée par l'utilisation du téléphone portable pour envoyer un message vocal aggrave encore la situation, car elle réduit considérablement l'attention du conducteur, ses réflexes et sa capacité à réagir face à un danger imprévu.

  • Conduite en état d'ébriété (0,9 g/L de sang), constituant un délit passible d'une amende de 4 500 euros et d'une suspension du permis de conduire pouvant aller jusqu'à 3 ans (article L234-1 du Code de la Route).
  • Excès de vitesse de 55 km/h au-dessus de la limite autorisée (80 km/h au lieu de 135 km/h), soit une infraction de 5ème classe passible d'une amende forfaitaire de 135 euros, d'un retrait de 6 points sur le permis de conduire et d'une suspension de permis pouvant aller jusqu'à 3 ans (article R413-14 du Code de la Route).
  • Utilisation d'un téléphone portable au volant, caractérisant une distraction dangereuse et passible d'une amende forfaitaire de 135 euros et d'un retrait de 3 points sur le permis de conduire (article R412-6 du Code de la Route).
  • Réitération des infractions au Code de la Route (Monsieur D. avait déjà été condamné pour des faits similaires), démontrant une absence de prise de conscience des risques et un mépris persistant des règles de sécurité.

La conjonction de ces différents éléments, combinée au fait que Monsieur D. avait déjà été condamné à plusieurs reprises par le passé pour des infractions graves au Code de la Route, rend sa faute particulièrement grave, inexcusable et caractérisée comme faute lourde. Il a délibérément pris des risques importants et a mis en danger la vie des autres usagers de la route, en toute conscience des dangers potentiels. Sa conduite peut donc être qualifiée de faute lourde par son assureur, qui est en droit de refuser de prendre en charge les dommages causés par l'accident.

En application de l'article L211-4 du Code des Assurances, l'assureur peut légitimement refuser de prendre en charge les dommages matériels subis par le véhicule de Monsieur D. et se retourner contre lui pour obtenir le remboursement des sommes qu'il aura été contraint de verser aux victimes (notamment le cycliste blessé) au titre de la garantie responsabilité civile. Dans ce cas précis, et en fonction de la gravité des blessures subies par le cycliste, les indemnités versées par l'assureur pourraient atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros, voire dépasser le million d'euros en cas d'invalidité permanente ou de décès. Monsieur D. serait donc personnellement redevable de ces sommes, ce qui pourrait avoir des conséquences financières catastrophiques pour lui et sa famille.

Conséquences dévastatrices sur l'assurance automobile : un impact financier et juridique lourd

La qualification d'une faute de "lourde" par l'assureur a des conséquences juridiques et financières majeures sur la couverture d'assurance auto du conducteur responsable, bien au-delà d'une simple augmentation de la prime d'assurance. La conséquence la plus immédiate et la plus lourde de conséquences est la déchéance de garantie, qu'elle soit totale ou partielle, selon les termes du contrat d'assurance et l'appréciation de la gravité de la faute par l'assureur. Concrètement, cela signifie que l'assureur est en droit de refuser de prendre en charge tout ou partie des dommages causés par l'accident, qu'il s'agisse des dommages matériels subis par le véhicule du conducteur responsable (réparation ou remplacement du véhicule) ou des dommages corporels et matériels causés aux tiers, c'est-à-dire aux victimes de l'accident (cycliste, piéton, occupants d'autres véhicules, etc.).

La déchéance de garantie : une sanction sévère aux conséquences financières ruineuses

La déchéance de garantie est une sanction extrêmement sévère qui prive le conducteur fautif de toute protection financière de la part de son assurance auto en cas d'accident. Elle est généralement prévue dans les contrats d'assurance automobile pour les fautes les plus graves, considérées comme inexcusables, telles que la conduite en état d'ébriété ou sous l'emprise de stupéfiants, les excès de vitesse très importants (supérieurs à 50 km/h au-dessus de la limite autorisée), la conduite sans permis de conduire valide, ou le non-respect délibéré d'une signalisation claire et explicite indiquant un danger. La déchéance de garantie peut être totale, c'est-à-dire que l'assureur refuse de prendre en charge tous les types de dommages (matériels, corporels, etc.), ou partielle, c'est-à-dire que l'assureur prend en charge certains types de dommages (par exemple, les dommages corporels causés aux tiers) mais refuse de prendre en charge les dommages matériels subis par le véhicule du conducteur fautif. La nature de la déchéance de garantie dépend des termes précis du contrat d'assurance auto et des circonstances de l'accident.

Prenons un exemple concret pour illustrer les conséquences financières désastreuses d'une déchéance de garantie : si le montant total des dommages corporels et matériels causés aux victimes d'un accident s'élève à 750 000 euros (par exemple, en cas de blessures graves entraînant une invalidité permanente ou un décès), et que le conducteur responsable de l'accident est en déchéance de garantie en raison d'une faute lourde (par exemple, conduite en état d'ébriété), il devra payer cette somme astronomique de sa propre poche. Cette somme, souvent largement supérieure aux capacités financières du conducteur fautif, peut le contraindre à vendre tous ses biens personnels (maison, voiture, etc.), à s'endetter lourdement auprès des banques, voire même à se déclarer en faillite personnelle pour tenter d'échapper à ses obligations financières. Dans certains cas extrêmes, le conducteur fautif peut même être contraint de demander l'ouverture d'une procédure de surendettement auprès de la commission de surendettement de son département.

Responsabilité financière totale : une charge écrasante pour le conducteur fautif

En cas de déchéance de garantie, que celle-ci soit totale ou partielle, le conducteur est considéré comme entièrement responsable financièrement de tous les dommages causés aux tiers à la suite de l'accident. Il doit donc indemniser personnellement les victimes pour l'ensemble de leurs préjudices, qu'il s'agisse de leurs blessures physiques, de leur préjudice moral (souffrance, deuil, etc.), de leurs pertes de revenus (arrêt de travail, invalidité, etc.), de leurs frais médicaux (hospitalisation, soins, rééducation, etc.), et de tous les autres dommages qu'elles ont subis en raison de l'accident. Il doit également prendre en charge la réparation ou le remplacement des biens endommagés (véhicules, habitations, commerces, etc.).

  • Indemnisation intégrale des victimes pour tous les dommages corporels (blessures, invalidité, décès) et matériels (véhicules, biens, etc.) résultant de l'accident.
  • Prise en charge des frais d'avocat et de justice engagés par les victimes pour faire valoir leurs droits devant les tribunaux.
  • Remboursement des frais d'expertise médicale et technique nécessaires pour évaluer les préjudices subis par les victimes.
  • Versement de pensions d'invalidité ou de pensions de réversion aux victimes ou à leurs ayants droit en cas de décès.

Le montant total des indemnités à verser aux victimes peut donc rapidement atteindre des sommes considérables, pouvant s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros, voire à plusieurs millions d'euros dans les cas les plus graves (par exemple, en cas de blessures entraînant une invalidité permanente très importante ou en cas de décès d'une personne ayant des enfants à charge). Le conducteur responsable, en déchéance de garantie, peut alors se retrouver dans une situation financière extrêmement précaire, contraint de vendre tous ses biens personnels, de contracter des emprunts importants auprès des banques, ou de se déclarer en faillite personnelle pour tenter de faire face à ses obligations financières. Il est important de souligner que la responsabilité financière du conducteur fautif est engagée sur l'ensemble de ses biens présents et futurs, ce qui signifie que même s'il ne possède pas de biens importants au moment de l'accident, il devra continuer à indemniser les victimes pendant de nombreuses années, en prélevant une partie de ses revenus futurs.

Les poursuites judiciaires : une épreuve supplémentaire pour le conducteur fautif

En plus de la responsabilité financière écrasante qui pèse sur lui, le conducteur responsable d'une faute lourde peut également faire l'objet de poursuites judiciaires devant les tribunaux civils et pénaux. Les victimes de l'accident, ou leurs ayants droit en cas de décès, peuvent engager des poursuites civiles contre le conducteur fautif afin d'obtenir une indemnisation complète de tous leurs préjudices (dommages corporels, préjudice moral, pertes de revenus, etc.). Le conducteur peut également être poursuivi pénalement devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger délibérée de la vie d'autrui, conduite en état d'ébriété, conduite sous l'emprise de stupéfiants, ou toutes autres infractions au Code de la Route ayant contribué à la réalisation de l'accident. Ces poursuites pénales peuvent donner lieu à des condamnations à des peines d'emprisonnement, à des amendes très lourdes, à une suspension ou une annulation du permis de conduire, et à l'inscription de ces condamnations sur le casier judiciaire du conducteur fautif.

Selon la gravité des faits et des conséquences de l'accident, le conducteur responsable peut donc être condamné à des peines d'emprisonnement ferme ou avec sursis, à des amendes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros, à une suspension du permis de conduire pouvant aller jusqu'à plusieurs années, voire à une annulation pure et simple du permis de conduire, avec interdiction de le repasser pendant une certaine période. L'article 221-6 du Code pénal prévoit par exemple une peine maximale de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende pour homicide involontaire commis par un conducteur en état d'ébriété ou sous l'emprise de stupéfiants.

Il faut bien comprendre que la condamnation pénale aura des conséquences importantes sur le casier judiciaire du conducteur responsable, rendant plus difficile l'accès à certains emplois et professions (notamment celles qui exigent un casier judiciaire vierge, comme les métiers de la sécurité, les emplois publics, etc.) et pouvant même entraîner une interdiction d'exercer certaines activités professionnelles. La condamnation pénale peut également avoir des répercussions négatives sur la vie personnelle du conducteur fautif, en affectant ses relations familiales et sociales, et en créant un sentiment de honte et de culpabilité.

Prévention et responsabilité : les clés pour éviter la faute lourde et ses conséquences dévastatrices

La prévention des accidents de la route et la sensibilisation aux risques liés à la conduite sont les meilleures armes pour éviter la commission d'une faute lourde et les conséquences financières et juridiques désastreuses qui en découlent. Il est essentiel de responsabiliser les conducteurs, de les informer des dangers de certains comportements à risque, et de les encourager à adopter une conduite prudente, respectueuse du Code de la Route et des autres usagers de la route.

La sensibilisation : un pilier essentiel de la prévention routière

Les campagnes de sensibilisation aux risques routiers jouent un rôle primordial dans la prévention des accidents et la réduction du nombre de victimes sur les routes. Elles visent à informer et à sensibiliser les conducteurs, les cyclistes, les piétons et tous les autres usagers de la route aux dangers de certains comportements à risque, tels que la conduite en état d'ébriété, la conduite sous l'emprise de stupéfiants, l'excès de vitesse, l'utilisation du téléphone au volant, le non-port de la ceinture de sécurité, la fatigue, etc. Ces campagnes utilisent différents supports de communication (affiches, spots télévisés et radio, articles de presse, sites internet, réseaux sociaux, etc.) pour toucher le plus large public possible et diffuser des messages clairs, percutants et adaptés à chaque cible.

  • Mise en place de campagnes de sensibilisation aux risques routiers ciblées sur les comportements à risque les plus fréquents (alcool, vitesse, téléphone au volant, etc.).
  • Organisation d'actions de prévention et d'information dans les écoles, les collèges, les lycées et les entreprises pour sensibiliser les jeunes et les adultes aux dangers de la route.
  • Développement de programmes de formation continue à la sécurité routière pour les conducteurs, afin de les informer des nouvelles règles du Code de la Route, des évolutions technologiques des véhicules, et des bonnes pratiques de conduite.
  • Renforcement des contrôles routiers et des sanctions pour les infractions au Code de la Route, afin de dissuader les conducteurs d'adopter des comportements dangereux. En 2023, les forces de l'ordre ont effectué plus de 12 millions de contrôles d'alcoolémie sur les routes françaises.

Il est impératif de rappeler que la sécurité routière est l'affaire de tous et que chaque usager de la route a la responsabilité de se comporter de manière responsable, prudente et respectueuse des autres. La sécurité routière ne doit pas être considérée comme une contrainte, mais comme un objectif commun à atteindre pour protéger la vie et la santé de tous.

Le respect scrupuleux du code de la route : une condition indispensable d'une conduite sûre

Le respect strict du Code de la Route est la base fondamentale d'une conduite sûre, responsable et respectueuse des autres usagers de la route. Il est donc essentiel pour chaque conducteur de connaître parfaitement les règles de circulation, les limitations de vitesse, les règles de priorité, les obligations liées à l'alcoolémie et à l'utilisation du téléphone au volant, et toutes les autres dispositions du Code de la Route qui permettent d'assurer la sécurité de tous. Une connaissance approfondie du Code de la Route permet aux conducteurs d'anticiper les dangers, de réagir de manière appropriée face aux situations imprévues, et d'éviter de commettre des erreurs qui pourraient entraîner un accident.

En France, les limitations de vitesse sont définies en fonction du type de route et des conditions météorologiques. Elles sont généralement de 50 km/h en agglomération, 80 km/h sur les routes départementales à double sens sans séparateur central, 90 km/h sur les routes départementales à double sens avec séparateur central, 110 km/h sur les autoroutes à deux fois deux voies par temps de pluie, et 130 km/h par temps sec. Il est important de noter que ces limitations de vitesse peuvent être abaissées localement par les autorités compétentes (maires, préfets) en fonction des particularités de chaque route (présence de zones dangereuses, forte densité de population, etc.). En 2022, l'excès de vitesse a été la cause principale de 32% des accidents mortels sur les routes françaises.

Adopter une conduite responsable : au-delà du simple respect du code de la route

Adopter une conduite responsable va bien au-delà du simple respect formel des règles du Code de la Route. Cela implique d'être constamment attentif à son environnement, d'anticiper les dangers potentiels, de prendre les bonnes décisions en toutes circonstances, et de se montrer courtois et respectueux envers les autres usagers de la route. Une conduite responsable implique également de connaître ses limites, de ne pas prendre le volant lorsque l'on est fatigué, stressé, malade, ou sous l'influence de médicaments qui peuvent altérer la vigilance, les réflexes et la capacité à conduire en toute sécurité. Il est crucial d'adapter sa conduite aux conditions météorologiques et à l'état de la chaussée, en réduisant sa vitesse par temps de pluie, de neige, de brouillard ou de verglas, en augmentant les distances de sécurité avec les autres véhicules, et en allumant ses feux de croisement, voire ses feux de brouillard si la visibilité est très réduite.

Plan du site